| L'HISTOIRE | SAINT-MARTIN

QUI ÉTAIT-IL?

Né dans l’actuelle Hongrie à Szombathely, vraisemblablement en 316, fils d’un tribun militaire au service de Rome, le jeune Martin est contraint par son père de s’enrôler dans les armées romaines comme le veut la coutume. C’est ainsi qu’il va servir en Gaule. Très tôt attiré par le christianisme, il finit par quitter la vie militaire et se faire baptiser.
En tant que militaire, Saint Martin est surtout connu pour son attitude pleine de compassion à l’égard d’un pauvre hère rencontré à l’entrée d’Amiens lors de l’hiver 354. A la vue du malheureux grelottant, il divise sa chlamyde d’un coup de glaive et lui en donne la moitié afin qu’il puisse se couvrir et se protéger du froid glacial.
Sa carrière sous les armes terminée, Martin se rend auprès de l’évêque de Poitiers, Hilaire qui l’accueille à bras ouverts. Il s’en va ensuite quelque temps rejoindre ses parents en Croatie où ils vivent alors, pour tenter de les convertir, puis séjourne en Italie où il s’initie à l’ascétisme avant de revenir à Poitiers. En 360, il fonde le premier monastère de Gaule à Ligugé où il vit plusieurs années en ermite avec quelques compagnons.
C’est alors que, les habitants de Tours, connaissant Martin non seulement comme évangélisateur, mais surtout comme guérisseur (on lui attribue plusieurs miracles) et comme homme simple et charitable, le réclament comme évêque. Martin finit par accepter cette charge qu’il n’ambitionnait pas et devient effectivement le 3e évêque de Tours le 4 juillet 371. A l’époque, les évêques étaient choisis dans l’aristocratie et il est probable que la désignation de Martin à ces hautes fonctions a dû rencontrer une certaine hostilité.
Peu à l’aise dans sa résidence épiscopale, il la quitte pour s’installer à Marmoutier où il fonde un nouveau monastère où, selon son biographe, Sulpice Sévère, il vit en ascète dans une cellule construite en bois. Accompagné de disciples, il quitte cependant régulièrement son refuge pour parcourir les routes de Gaule en vue d’en évangéliser les populations. Dans ce contexte, il aurait à plusieurs occasions accompli des prodiges. Son aura grandissante ne va pas sans susciter certaines jalousies au sein même de l’Eglise.
Martin décède à Candes, dans son diocèse, le 8 novembre 397. Ses funérailles ont lieu le 11 novembre suivant, date à laquelle il est encore fêté de nos jours. Il est intéressant de noter qu’ anciennement, saint Martin était fêté à la date de son ordination en tant qu’évêque, le 4 juillet, qu’on appelle encore la Saint-Martin d’été.

SAINT-MARTIN & LES FRANCS ARQUEBUSIERS

Dès sa fondation, la gilde des arquebusiers de Visé choisit saint Martin comme patron. Ce choix s’explique puisque l’église collégiale de la ville lui est dédiée.
De plus la fontaine dont les eaux s’écoulaient des coteaux qui bordent sur la droite en montant la rue du même nom au départ de la place du Marché, s’appelait fontaine ou source Saint-Martin. Ajoutons que les visétois, auteurs de certains délits, se voyaient souvent condamnés à se rendre en pèlerinage à Tours au tombeau de saint Martin pour expier leurs fautes.
Au vu ce qui précède et connaissant les valeurs tant humaines que morales incarnées par saint Martin qui, de surcroît, fut un soldat, il n’est pas surprenant qu’une gilde armée censée veiller aux biens et à la sécurité des habitants de la bonne Ville de Visé se soit mise sous sa protection.
Les Francs Arquebusiers célèbrent leur fête d’été le premier dimanche de juillet et leur fête patronale le dimanche avant le 11 novembre.
En novembre 1999, pour marquer le 420e anniversaire de leur fondation, les Francs Arquebusiers ont inauguré un bas relief représentant la charité de saint Martin au dessus du porche principal de la Collégiale.
Rappelons enfin qu’une forte délégation de la Compagnie Royale des Francs Arquebusiers, en grand uniforme, s’est rendue à Tours le 11 novembre 2005 pour y défiler et inaugurer un ex-voto dans la crypte de la Basilique dédiée à saint Martin dans le voisinage immédiat de son tombeau.
Depuis quelques années, les Francs Arquebusiers, renouant avec une tradition ancestrale, célèbrent le 11 novembre par un grand repas convivial dont le plat principal est l’Oie de la Saint-Martin, à l’instar de Visé, préparée avec la collaboration très appréciée de la Confrérie de l’Oie, du gai savoir en bien manger de Visé.

LA STATUE DE SAINT-MARTIN



La statue, sculptée en plein bois de tilleul, portée par l’Escorte de saint Martin lors des cortèges est l’œuvre de E. Van de Sande. Elle a été mise en peinture par Désiré Poissinger. Ces artistes étaient tous deux professeurs à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Liège.

Notre saint Martin a été béni par l’abbé Simonon à proximité de la chapelle de Lorette, le 3 juillet 1960, en présence de toute la compagnie et de nombreux sympathisants.